À Mbeya, je projette de rejoindre la ville d'Arusha, non loin du Kilimanjaro, en bus.
J'achète donc un ticket pour un départ à 5h30 le lendemain matin :
Le gars derrière son guichet insiste lourdement sur l'horaire (plutôt rare en Afrique !) et me dit de ne pas être en retard.
Bizarre....
Le lendemain matin je me pointe donc après 20min de marche à la station de bus, en pleine effervescence dans un concert de klaxon, d'accélérations nerveuses et par conséquent dans une atmosphère pas très catalysée !!!
Le guichetier affolé quand il me voit me dit que je suis trop tard d'une heure et que le bus est parti : au début je ne le crois pas et pense d'abord à une arnaque Africaine consistant à me faire payer deux fois le ticket.
Mais non, il n'en est rien, il y a une heure de décalage horaire avec le Malawi, je me suis planté !
Je lui demande s'il y a d'autres bus pour Arusha. Il y en a bien un mais ce n'est pas la même compagnie, tant pis, je monte dedans discrètement, de toute façon c'est un tel bordel...
Dans le bus on m'installe au fond, toutes les places sont maintenant prises, j'ai un peu de scrupules à prendre la place de quelqu'un surtout que des voyageurs continuent d'affluer et remplissent maintenant l'allée centrale !!!
La situation est tendue, certains se plaignant de ne pas avoir de place, je propose la mienne (sachant que je ne suis pas légitime) mais le placeur m'ordonne de rester là.
Le bus démarre plein à craquer et le contrôleur arrive à moi en me demandant le ticket. Je peine à bouger mes bras pour ouvrir la poche de mon short. Il en profite pour demander les tickets des personnes à côté de moi en attendant.
Quand il s'apprête à s'occuper de moi, il est interpellé à l'avant du bus et retourne péniblement vers le chauffeur en se frayant un chemin...
Il recommence ensuite son contrôle en partant de l'avant cette fois : ce qui devrait me laisser une bonne heure, d'ici là on aura toujours fait du chemin.
Arrive mon tour : il me dit que je me suis trompé de bus.
Je fais l'innocent et lui dis que c'est le bus que l'on m'a pourtant indiqué.
Après de longues minutes à gesticuler et à soupirer il concède à changer mon billet et garder le mien pour s'arranger avec l'autre compagnie (maintenant j'en suis sûr, mon bus initial n'est sûrement pas parti avec une place vide, ils trouveront bien un arrangement !).
Me voilà parti pour 12h de trajet annoncé qui seront finalement 19h !!
Arrivé en pleine nuit à Arusha, je dois réveiller le gardien de chambres d'hôtes pour qu'il me trouve une chambre miteuse digne d'une cellule de prison avec pour revêtement intégral du béton et des cafards énormes en guise de compagnons de fortune. De toute façon je suis claqué, cassé par le trajet, courbaturé pour ne pas avoir pu bouger dans le bus, je dormirai n'importe où, demain est un autre jour...