J'arriverai enfin à Labbé (première ville que je traverserai en Guinée) : la ville grouillera de monde, je n'aurai plus l'habitude. Là, je rencontrerai Abdoulaye, un pilote de taxi moto (l'essentiel ici), qui sera soucieux d'échanger avec moi sur ma perception de son pays... Quelques minutes suffiront pour que ce soit l'attroupement général autour de moi, chacun voulant me poser ses questions (toujours de manière très respectueuse). Mais ça prendra de l'ampleur, jusqu'à bloquer complètement la rue et les autres usagers. Des militaires postés à quelques mètres de là m'observeront avec insistance, je sentirai que la situation m'échappe et déciderai de bouger pour aller faire le plein dans une vraie station service (fini l'essence de contrebande !). Mais la scène se répètera et les militaires qui m'auront suivi me demanderont d'arrêter de regrouper les personnes, "je trouble l'ordre public" selon eux. Je leur expliquerai que si eux n'arrivent pas à gérer la situation, ce n'est pas moi, seul, qui y parviendrai. Ils m'inviteront à quitter la ville et là, les curieux commenceront à s'y opposer en leur faisant face... Je partirai rapidement pour que la pression redescende et serai accompagné jusqu'à la sortie de la ville par un flux grandissant de taxis moto, occupant les deux voies, prenant tous les risques, et même des photos en conduisant et ce, dans un concert assourdissant de klaxons et de saluts... Quel feu !, ici c'est l'ébullition sans transition. Moi qui croyais être sorti de la jungle, me voilà plongé dans une nouvelle...
C'est clair !
Tu vas avoir ta trombine dans la gazette locale